Victor Hugo, Les Orientales.
Enthousiasme, Orientale IV.
Enthousiasme (format pdf)
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Je veux voir des combats, toujours au premier rang !
Voir comment les spahis s'épanchent en torrent
Sur l'infanterie inquiète;
Voir
comment leur damas, qu'emporte leur coursier,
Coupe
une tête au fil de son croissant d'acier!
Allons!... -mais quoi, pauvre
poète,
Où
m'emporte moi-même un accès belliqueux?
Les
vieillards, les enfants m'admettent avec eux.
Que suis-je? -Esprit qu'un souffle enlève.
Comme une feuille morte, échappée
aux bouleaux,
Qui sur une onde en pente erre
de flots en flots,
Mes jours s'en vont de rêve en rêve.
Tout me fait songer : l'air,
les prés, les monts, les bois.
J'en ai pour tout un jour des
soupirs d'un hautbois,
D'un bruit de feuilles remuées;
Quand vient le crépuscule, au
fond d'un vallon noir,
J'aime un grand lac d'argent,
profond et clair miroir
Où se regardent les nuées.
J'aime une lune, ardente et
rouge comme l'or,
Se levant dans la brume épaisse,
ou bien encor
Blanche au bord d'un nuage sombre;
J'aime ces chariots lourds et
noirs, qui la nuit,
Passant devant le seuil des
fermes avec bruit,
Font aboyer les chiens dans l'ombre.
Victor Hugo, Les Orientales, IV.
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